photo & vidéo

Pat.

Pat.

conseils de spécialistes

La flottabilité de son matériel de photo sous-marine

Le parcours initiatique du photographe/vidéaste sous-marin est complexe. Même fort de son expérience terrestre, il devra d’abord devenir un bon plongeur jusqu’à en oublier qu’il est sous l’eau, afin de pouvoir se concentrer sur les réglages et compositions de la photographie subaquatique. Il faut en général une cinquantaine de plongées sous-marines pour se stabiliser parfaitement et acquérir des automatismes qui permettront de se concentrer sur d’autres tâches en toute sécurité. Sans compter la maîtrise de tous les accessoires qui composent son équipement sous-marin : détendeur, palmes, masque, tuba, combinaison de plongée, bloc, compas, manomètre, parachute, ordinateur de plongée, stab et j’en passe…  Passé ce premier écueil qui n’est pas des moindres, il faudra que le photographe subaquatique qui immerge son caisson apprenne à maîtriser l’entretien et la manipulation du caisson étanche dédié à son appareil photo numérique. Très vite pourtant il réalisera de nouvelles contraintes, inconnues jusqu’alors en photographie terrestre. Les sujets trop lointains ne seront pas restitués à leur juste valeur en zoomant, l’eau et ses particules en suspension dégradant l’image et générant une perte de détails préjudiciable à la qualité, le sujet se retrouvant dans le bleu. Le photographe sous-marin devra donc apprendre à se doter d’un complément grand-angle et d’une lentille macro, afin de se rapprocher au plus près des gros comme des petits sujets. Il apprendra aussi à apporter de la lumière, les couleurs disparaissant avec la profondeur sous l’eau, et à déporter ses éclairages, afin de ne pas éclairer les particules présentes dans l’eau au premier plan.

Ça y est vous y êtes, vous avez enfin un équipement techniquement optimisé, appareil photo numérique, caisson étanche, complément grand-angle humide, lentille macro et deux flashes sous-marins déportés sur de longs bras. Mais sous l’eau votre matériel pèse, il fatigue votre poignet, et vous empêche de rester stable à mi-eaux donc de réaliser des photos des fonds marins bien composées. Il vous manque juste une dernière petite étape : l’équilibrage de votre matériel de photo sous-marine. Comme le plongeur qui doit apprendre à gérer sa flottabilité en rajoutant des plombs pour compenser la flottabilité positive de son matériel de plongée, et surtout de sa combinaison et de l’air de son gilet, vous devrez compenser la flottabilité de votre système photographique afin qu’il ne pèse presque rien entre vos mains. C’est l’erreur la plus courante du photographe subaquatique débutant qui ne parvient alors plus à composer ses images correctement.

Cet article ne résoudra pas vos problèmes de transport terrestre, malheureusement, car ne changeant rien au poids de votre matériel à terre, mais changera résolument le confort de vos plongées à caractère photographique.

Bras Flotteur Nauticam

Les accessoires de flottabilité positive ou négative en photo sous-marine ?

Il existe des accessoires pour apporter de la flottabilité positive :

  • dragonne flottante : elle ramènera un petit caisson de compact à la surface
  • bras flotteurs : on remplace les bras des flashs externes par des bras flotteurs.

Et des accessoires pour apporter de la flottabilité négative :

  • plombs de caissons se vissant sur la vis de platine
  • système Ikelite de lestage intégrant des plombs de plongée classiques
Dragonne Olympus
Flotteur Mousse

Quelle flottabilité rechercher sur son matériel photo sous-marin ?

Le photographe expert recherchera une flottabilité très légèrement négative : un équipement qui descend doucement est facile à rattraper. A contrario, un snorkeler descendant parfois en apnée prendra en général une dragonne flottante pour retrouver son caisson en surface, mais ce ne sera absolument pas évident s’il y a de la houle. Dans tous les cas, il faudra penser également à sécuriser son matériel à l’aide d’une longe d’apnée si apnée ou snorkeling, et d’un mousqueton tire-bouchon relié à votre gilet stabilisateur si plongée, ce qui fait que la sécurité de votre matériel de photo sous-marine étant alors assurée, mon conseil restera de rechercher une flottabilité très légèrement négative. Elle ne fatiguera pas le plongeur et aidera au contraire l’apnéiste à descendre.

Il faut cependant préciser que l’équipement du photographe sous-marin étant modulaire, vous serez amené à calculer plusieurs flottabilités pour chaque configuration emportée sous l’eau. Un ou deux flashs sous-marins, complément grand-angle ou pas, lentille macro ou pas feront autant de cas spécifiques à mesurer.

Nous avons vu quels accessoires permettent de modifier la flottabilité et quelle est la flottabilité à rechercher, il est temps de vois comment la calculer !

Le calcul de flottabilité de votre matériel de photo sous-marine

Quelle que soit la méthode que vous choisirez d’appliquer, il est probable que vous ferez vos essais en eau douce. N’oubliez donc pas que l’eau salée dispose d’une masse volumique  à la surface d’environ 1,025 g/ml , supérieure de 2,5 % à celle de l’eau douce (1 g/ml ) à cause de la masse du sel et de l’électrostriction. La flottabilité à compenser en eau salée sera donc supérieure de 2,5% à celle de l’eau douce si vous vous calez en piscine ou bassine d’eau douce.

La méthode théorique

Le méthode théorique nous fait tout simplement revenir sur les bancs d’école. La densité étant la masse sur le volume, à équipement donné il nous faudra obtenir ces deux données. Peser sera facile, mais obtenir le volume en litres de votre équipement le sera moins. Le plus facile sera de trouver un sceau cylindrique, de le remplir à moitié d’eau, de noter une marque, puis d’immerger son système photographique et de noter une nouvelle marque. Si votre caisson a une flottabilité positive et qu’il fait bouchon, comme c’est le cas chez Ikelite, vous pourrez toujours remplacer l’appareil par un lest de plongée car dans cette phase on ne mesure que le volume de votre système. La différence de hauteur des deux marques vous donnera le volume en litres suivant la bonne vieille formule du cylindre : 

La formule du volume d’un cylindre :

Le volume d’un cylindre de hauteur h et dont le rayon de sa base est R, est égal à l’aire de sa base (un disque) multipliée par sa hauteur. La formule du volume d’un cylindre en fonction de son rayon et sa hauteur est égale à : π×R2×h  avec R = Rayon et h= hauteur du cylindre . 

Si par exemple vous trouvez 4 kilos pour 3,2 litres d’eau déplacée, il vous faudra rajouter 800g de flottabilité positive.

La méthode pratique

La méthode pratique est la plus appropriée pour ceux que les calculs rebutent ! Deux approches sont possibles. La plus facile si vous disposez d’un pèse-bagages de voyage et d’un bassin d’eau (d’accord deux contraintes quand même) sera de peser votre système.. dans l’eau. Vous en déduirez directement sa flottabilité négative donc la compensation à obtenir. Évidemment cette méthode simple et rapide ne fonctionnera pas si vous recherchez la compensation négative à apporter à un système photographique positif. La plupart des systèmes étant négatifs, cette méthode simple et rapide vous apportera satisfaction la plupart du temps.

Une variante existe pour ceux qui ne disposent pas de pèse-bagages mais d’une balance classique. Il vous faudra une bassine moyenne et une grande bassine. Vous pesez d’abord la grande bassine à vide. Puis vous y posez dedans la bassine moyenne que vous remplissez d’eau à ras bord. Vous y immergez ensuite les éléments de votre matériel de photo sous-marine, en une seule fois si la taille de la bassine le permet, ou accessoires par accessoires sinon, en les retirant à chaque fois et en refaisant l’appoint d’eau à ras avant de passer à l’accessoire suivant. A chaque fois, l’eau en excès tombe dans la grande bassine. A la fin, il ne vous reste plus qu’à retirer la bassine moyenne, peser la grande bassine et déduire le poids de cette bassine à vide pour connaître le volume d’eau déplacé donc le volume de votre système.

Pese Bagages

La méthode empirique

La méthode empirique est tout simplement de rajouter des flotteurs jusqu’à ce que son système coule très très doucement en piscine. Cette méthode a une contrainte : il vous faudra certainement acheter plus de flotteurs que nécessaires…

Bras flotteurs et mousses de flottabilité

Que vous choisissiez bras flotteur ou mousses de flottabilité, les deux produits vous indiquent la flottabilité positive compensée afin de pouvoir sereinement valider vos choix.

Les mousses de flottabilité

Kit Flotteur Mousee

Peu chères, on peut les trouver par quatre ou à l’unité. Leur inconvénient est de finir par s’écraser à grandes profondeurs, malgré le choix de mousses dures et peu compressibles. Leur avantage est qu’elles permettent la meilleure modularité possible lorsqu’on veut compenser le retrait d’un accessoire.

Les bras flotteurs

Les bras flotteurs sont composés d’un fût étanche de diamètre variable et contenant de l’air, qui se termine par deux boules au standard 1 pouce. On distinguera les bras flotteurs hauts de gamme, comme les Nauticam garantis à vie, des bras flotteurs moins résistants mais plus accessibles en prix. Si vous privilégiez les plongées profondes, que vous aimez les épaves, la plongée recycleur ou Tek, et si votre budget le permet, choisissez des bras flotteurs car ils sont réellement incompressibles et plus durables.

Bras Flotteur 70 300mm
Bras Flotteur 90 170mm
Bras Flotteur 70 250mm

Respecter la mobilité de son bras d’éclairage

Attention lors du choix de vos bras flotteurs, de bien penser à l’influence de leur diamètre sur la mobilité de votre bras de flash. En effet des bras flotteurs de fort diamètre ne permettront plus de replier vos deux bras flotteurs l’un sur l’autre en position de repos. Fort heureusement Nauticam propose des pinces longues spécialement conçues pour compenser cet entraxe.

Pince Nauticam

Les accessoires des bras flotteurs

Les grandes marques comme Nauticam proposent des porte-accessoires adaptables à leurs bras flotteurs pour y fixer les compléments grand-angle et lentilles macro inutilisés. J’ajouterai en conseil personnel celui de toujours guider vos fibres optiques le long du bras de flash externe car elles sont fragiles et finiraient par se pincer dans une pince et se rompre. Pour se faire on trouve dans les magasins de bricolage des rouleaux de velcro en fines largeurs. Vous pourrez alors vous constituer des guides en en faisant des cercles lâches dans lesquelles la fibre optique est guidée mais peut s’étirer librement.

Enfin petite aparté environnementale : essayer de plonger pour photographier alors qu’on est un plongeur débutant entraînera inéluctablement la destruction de récifs qui mettent, comme les forêts, des dizaines d’années à repousser, par coups de palmes ou parce que vous serez repoussés sur votre sujet par le courant. Alors ne soyez pas un « destructeur » de plus, avant de photographier ou filmer le monde sous-marin, apprenez à plonger à travers une école de plongée sérieuse : SSI, PADI, FFESSM entre autres, et à maîtriser vos équipements de plongée et à vous stabiliser pour approcher vos sujets sans risques pour eux, puis équilibrez votre système photo pour les mêmes raisons. La vie des récifs marins en dépend.

La macro sous-marine est particulièrement demandeuse de stabilité : photographier un nudibranche ou un hippocampe pygmée à mi-eaux est un exercice impossible si le poids sous l’eau de votre matériel avoisine les deux kilos, car contrairement à la photo terrestre vous n’aurez aucun appui. Mais ne pensez pas que les requins, baleines, dauphins, mantas et tortues soient plus faciles à photographier en pleine eau. Anticiper la route d’une manta pour ne pas la forcer à dévier de sa trajectoire, ce qui serait contraire à une attitude de plongeur responsable, puis rester immobile à la bonne hauteur d’eau pour la photographier de près et sous le bon angle, demande d’oublier sa stabilisation et que cette dernière soit parfaite pour se concentrer sur ses réglages.

La flottabilité de votre matériel de photo sous-marine est désormais parfaite et vous avez trouvé les bras flotteurs ou autres accessoires de flottabilité qu’il vous manquait dans notre magasin de plongée L’Argonaute Subchandlers. Il ne vous reste plus qu’à découvrir à quel point il est plus facile de rester sur son sujet sans forcer : vous pourrez à nouveau vous concentrer sur vos prises de vue et votre créativité de photographe ou vidéaste sous-marin.

 

Partager cet article >>

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email
WhatsApp
Vous allez surement aimer

...dans la même thématique

bague rl 3000 pro subchandlers

Bague led macro sous-marine RL3000

Première bague LED sous-marine permettant une dissociation d’éclairage gauche et droite, la RL3000 Pro est appelée à un succès considérable dans la pratique de la macro sous-marine.

optiques wacp nauticam

Les optiques WACP de Nauticam

Objectifs secs WACP Nauticam: la série professionnelle La série des WACP Nauticam a reculé la barrière du piqué et de la définition sous l’eau. Ces

conseils couleurs video charvet

Filtrer ou éclairer sous l’eau

Tout plongeur l’apprend dans son cursus de validation de niveau: les couleurs s’éteignent sous l’eau, en commençant par les rouges, puis les oranges. Si vous utilisez un appareil photo dans son caisson, cela ne suffira pas: vos images seront bleutées et fades.

viseur nauticam

Les viseurs Nauticam

Découvrez les nouveaux viseurs Nauticam dans cet article du blog Subchandlers. Notre expert photo sous-marine nous les présente !

join sub club

Abonnez vous et recevez pleins de cadeaux !

Newsletter