photo & vidéo
Les caissons étanches pour Smartphones
Nombreux sont ceux qui aujourd’hui ne possèdent plus d’appareil photo dédié, mais immortalisent tous les instants de leur vie à l’aide de leur smartphone et en partagent les résultats immédiatement sur les réseaux sociaux.
Si les générations précédentes de smartphones ne pouvaient aisément se comparer à la qualité produite par un appareil photo dédié, cela n’est plus vrai depuis ces deux dernières années, avec la guerre que se livrent les fabricants de smartphones dans le domaine de la photo et de la vidéo, segment de marché indispensable aux réseaux sociaux et au principe de partage de l’information, essence même du smartphone.
S’il est devenu désormais évident de prendre les instantanés de tous les jours avec son smartphone, certains secteurs de la photographie restent inaccessibles en raison de leurs optiques dédiées: la photographie de sport et la photo animalière sont de ceux-là, et elles demandent des optiques puissantes et encombrantes. Il est pourtant un autre domaine, objet du présent article, qui est devenu, par les progrès des smartphones mais aussi par l’offre actuelle en accessoires proposés, très intéressante à explorer: la photo sous-marine.
Atteint-on aujourd’hui la qualité produite par les appareils photo d’entrée de gamme du secteur? La réponse est oui et nous allons en étudier les raisons.
Comparons le dernier smartphone proposé par l’un des deux grands leaders mondiaux, le Samsung S21 Ultra 5G, à l’appareil photo le plus prisé en première acquisition sous l’eau, le TG6 d’Olympus.
En taille de capteur tout d’abord, qui conditionnera la montée du bruit numérique, donc la possibilité de photographier qualitativement en faibles conditions lumineuses, le Samsung S21 Ultra 5G propose un capteur de ½,5” pour son 13mm soit 24,7 mm 2 de surface, et 1/1.33” pour son 24mm versus ½,3” soit 28.5 mm2 pour le TG6. Force est de constater que la différence n’est guère significative et totalement du même ordre de grandeur, le capteur du TG6 se situant entre celui du 13 et du 24mm du Samsung. Il faut d’ailleurs noter que le TG-6 lui-même pêche un peu en basses lumières, poussant les experts à se diriger sur des solutions de capteurs plus performantes. Ces deux appareils ne poussent donc pas, pour de meilleurs résultats, au-delà de 400 ISO.
En photo sous-marine fort heureusement, on peut amener la lumière avec soi, équipement de fait indispensable pour restaurer les couleurs sous l’eau, en raison des phénomènes d’extinction des ondes lumineuses avec la profondeur. Des packs d’éclairage dits « vidéo », c’est-à-dire présentant des lumières couvrant un angle important et homogènes, afin de ne pas « brûler » certaines zones de l’image trop éclairées, dotées de différents niveaux de puissance, combleront votre besoin. Les choix ne manquent pas aujourd’hui, mais pour la photo, disposer de 4000 lumens de puissance lumineuse sera un minimum.
Côté possibilités optiques, l’Olympus TG6 est doté d’une optique 25-100 mm, alors que le Samsung S21 Ultra 5G propose plusieurs objectifs: un 13mm, un 24mm, et deux options de zoom 72 et 240mm mais basculant alors en 10 M de pixels alors que le 24mm du Samsung propose 105 M de pixels. Le 13mm dispose d’un capteur de 12 M de pixels, à comparer avec les 12 M de pixels du TG6.
En photo et vidéo sous-marine, les optiques les plus utilisées seront la macro et l’ultra grand-angle (équivalent 16mm). Au grand-angle, le 24 mm du Samsung sera plus performant que le 24mm du TG6, car proposant une résolution bien plus élevée et permettant des agrandissements plus importants. Normalement, on équipe un TG-6 de son caisson et d’un complément grand-angle humide, qui peut se retirer et se remettre sous l’eau, et permet d’atteindre ces 16mm recherchés en grand-angle sous l’eau, afin de photographier les grands animaux où les paysages coralliens. Ici, le Samsung S21 Ultra, avec son 13mm, ne nécessite aucun complément et propose d’emblée une adaptation inégalée à ce jour pour la photo grand-angle, et cela avec les 12 millions de pixels du TG-6.
En macro, où le TG-6 bénéficie d’une réputation féroce, grâce à sa fonction “microscope” qui permet, jusqu’à 1cm du sujet, de zoomer, donc de filmer ou photographier directement et sans ajout optique, les nudibranches et autres minuscules créatures de nos océans, le challenge sera plus corsé. Mais il ne faut pas oublier que la force du TG-6 en macro provient de sa structure optique périscopique et de son petit capteur (augmentation des zones de netteté, un avantage en macro), tiens, mais n’est ce pas le mode de construction optique de nos smartphones? Et bien oui, et vous l’aurez certainement remarqué, ces derniers permettent des distances de mise au point extrêmement rapprochées. Le S21 Ultra permettra donc lui aussi la prise de détails directement, même s’il sera intéressant d’y adjoindre une lentille macro pour travailler de plus loin, au zoom, afin de pouvoir intercaler des éclairages et amener de la lumière. Problématique qui se retrouve d’ailleurs sur le TG-6, car il est impossible, à 1cm de distance du hublot, d’éclairer frontalement le sujet, même avec une bague LED annulaire qui demande 3-4 cm pour être efficace !
Nous voyons ici également, que le nec plus ultra de Samsung tient tête sans coup férir au tenant du titre.
Autre point de comparaison d’importance en photo sous-marine, la luminosité de l’optique par le diaphragme. Le Samsung propose f2.2 à 13mm, f1.8 à 24mm, f2.4 à 72 mm et f4.9 à 240mm. Le 24-100 mm du TG-6 propose une variation d’ouverture maximale allant de f2 à f4.9. Tiens, encore un match serré !
Côté fichiers d’enregistrement, les deux solutions proposent un enregistrement non destructif en RAW.
Enfin en vidéo, le Samsung S21 Ultra 5G propose la 8K avec des extractions de photos à 33M de pixels à 24 images/s, à comparer avec le 4K du TG-6 !
Dans les deux cas cependant, nous disposons de trop peu de réglages externes directs, ce qui reste l’apanage et la force des solutions expertes plus évoluées… mais aussi plus coûteuses. Les choix de réglages sont limitées dans les deux solutions, le TG-6 en mode auto réglage du diaphragme ne propose que trois réglages, et les deux solutions, si elles permettront de réaliser images et vidéos de bonne qualité, restent des solutions d’entrée de gamme, adaptées au plongeur désirant découvrir photo et vidéo sous-marine, et qui pourra plus tard, si la passion et la formation technique s’ensuivent, basculer sur une solution plus experte, que proposent Canon, Sony et Panasonic en capteurs de 1 pouce.
Il reste cependant un domaine où le TG-6 conserve son rôle de leader, c’est son côté baroudeur. Car vous pourrez emporter votre TG-6 au ski, en canyoning, à la plage sans trop stresser. Je gage qu’il n’en sera pas de même avec un smartphone de plus de 1000€ ! Il y a également la crainte de noyer son matériel. Si le TG-6 rassure avec son étanchéité de 15m, ce qui le rend très difficile à noyer dans un caisson étanche, les nouveaux smartphones peuvent également supporter l’immersion, car approuvés IP68, donc présentent des garanties similaires une fois caissonnés.
Il apparaît donc qu’un smartphone haut de gamme aujourd’hui, correctement utilisé, sera à même de produire des images d’aussi bonne qualité qu’un TG6, même s’il ne remplacera pas ses aptitudes particulières de baroudeur. Il est évident par contre que si vous visez des agrandissements papier, ni l’un ni l’autre ne procureront un standard suffisant, il faudra alors se tourner vers des appareils experts au capteur de format 1 pouces tels que les Canon G7XIII et Sony RX100 VA, VI, VII.
Si cet article vous convainc de vous lancer dans l’équipement sous-marin de votre smartphone, alors consultez nos conseils sur l’optimisation des accessoires de votre caisson de smartphone.
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